Brassens
Didier Agid
Le "Brassens" de
Didier Agid n'est pas une biographie de plus. Au contraire, l'auteur
s'est lancé dans une étude approfondie de l'oeuvre de Georges Brassens.
Dans cet ouvrage technique, essentiel et agréable à lire, l'auteur
analyse le sens et la forme, en décryptant le vocabulaire et en mettant
(enfin !) en valeur le mélodiste. Pour mieux savourer Brassens, Agid a
choisi l'angle le plus intéressant et le moins bien traité jusqu'à
présent.
Le Nouvel Observateur
Une très bonne vision de Georges, de son œuvre littéraire et musicale.
D'une grande rigueur avec l'indispensable pointe d'humour.
Pierre ONTÉNIENTE
dit « GIBRALTAR"
J'ai lu d'une seule traite avec un très grand plaisir. C'est original et savant, juste ce qu'il faut.
Agathe FALLET
J'ai lu et apprécié ! Ayant été touché, ayant appris des choses. François MOREL
Dernière mise à jour :
23/9/2014
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Les
copains d'abord fêtent leurs 50 ans
C'était en novembre 1964...
« ... les copains se retrouveront à bord d'un même
bateau. C'est Les copains d'abord,
chanson qui avait été composée initialement pour le film Les Copains d'Yves Robert (d'après
le roman éponyme de Jules Romains). Ce sera le plus grand succès
commercial de Brassens. Il n'est pas dû au hasard. «C'est la
Marseillaise de Georges», dira son ami Mario Poletti. La technique
d'écriture est impeccable. La musique aussi, qui semble faite pour être
reprise en chœur, malgré la rusticité apparente de l'interprétation
originale.
Tout au long des sept couplets, sur une métrique 8/8/8/5 répétée deux
fois, termes d'amitié et termes de navigation s'entrelacent. Les
copains forment un équipage, mais pas de n'importe quel bateau.
Non, ce n'était pas le radeau
De La Méduse, ce bateau,
Qu'on se le dis’ au fond des ports,
Dis’ au fond des ports.
Il naviguait en pèr’ peinard
Sur la grand-mare des canards
Et s'app’lait «Les Copains d'abord»,
«Les Copains d'abord».
Des
copains «franco de port», ni «amis de luxe» ni «petits Castor et
Pollux», ils s'aiment toutes voiles dehors, la vie est une croisière
tranquille. Et :
Au moindre coup de Trafalgar,
C'est l'amitié qui prenait l’quart.
Alors
que, au milieu de chaque couplet, le quatrième vers répète le
troisième, voici qu'au sixième couplet :
Quand l'un d'entre eux manquait à bord,
C'est qu'il était mort.
Oui, mais jamais, au grand jamais,
Son trou dans l'eau n'se refermait,
Cent ans après, coquin de sort !
Il manquait encor.
Les
copains accusent le coup. Pas de répétition cette fois. L'affaire est
grave. Au septième couplet, la vie reprend son cours, c'est le bateau «Les Copains d'abord» qui tient, ne vire jamais de bord, vire jamais de
bord...
Une
chanson pleine de richesses techniques et littéraires, mais qui
semblent couler de source à ceux qui chantent – en braillant souvent,
en l’estropiant à l’occasion... – ce tube de colonies de vacances.
La
presse ayant présenté Georges, à ses débuts, comme un solitaire
grognon, et comme il chantait dans La mauvaise herbe :
Moi, j’vis seul, et c'est pas demain
Que je suivrai leur droit chemin...
on
l’imaginait souvent en ermite misanthrope. Erreur. Ce qu'il refuse,
c'est le troupeau imposé, mais il n'a jamais vécu seul. Au contraire,
il a besoin de vivre en société, mais la société qu'il a choisie... »
Extrait du Brassens de
Didier Agid. © Éditions Fradet. Tous droits réservés.
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Les copains d'abord
était la première chanson
du dixième album
de Brassens
sorti en novembre 1964.
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